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14 août 2018

CRISE DE LOGEMENTS A RATOMA :Chacun est responsable

L’accès au logement est un problème que connait la majeure partie des habitants de la commune de Ratoma. Cette commune considérée comme la dernière-née des autres communes regorge des habitations de  moyen et haut standing qui ne sont pas  occupées  à cause des prix jugés très exorbitants fixés par les propriétaires. La situation est devenue une affaire de tous.

En première position, l’État est à la base de la montée vertigineuse de ces prix parce qu’aucune loi ne réglemente ce secteur en République de Guinée. Le secteur de l’immobilier connait une anarchie totale, les personnes ayant des moyens s’offrent des parcelles partout et construisent. Après donc cette construction aux coûts très élevés, elles les livrent en location à des prix chers. Aucun texte ne réglemente jusqu’à présent les prix de loyer. Certains hommes de droits pensent que cet état de fait un vide juridique. «Il n’y a pas de textes de loi concernant le logement en Guinée. L’État n’a pas prédéfini des droits d’accès au logement, cela constituerait à mon avis un vide juridique. Normalement, cette question devrait interpeller le législateur pour éviter des problèmes que vivent les citoyens aujourd’hui», souligne Me El hadj Madiou BARRY, avocat à la Cour. 

Bien qu’existant dans la Constitution guinéenne et dans  beaucoup de textes  internationaux comme la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, ratifiés par l’État guinéen, le droit au logement n’existe que sur papier, car,  les  citoyens de Conakry en général et ceux de la commune de Ratoma en particulier sont tout le temps confrontés à une crise de logement due à l’augmentation fantaisiste  des prix, alors que le seuil de pauvreté est de 55,20% selon l’Institut National de la Statistique dans son rapport de 2014.

Aussi, le manque de logements sociaux fait-il que, les concessionnaires sont en train de vivre sur le dos des pauvres citoyens en augmentant à volonté les prix de loyer. Si l’État guinéen s’était investi dans  la construction des logements sociaux pour  les personnes à  faibles revenus, il  y aurait  peu de problèmes concernant la crise de logement  dans la commune de  Ratoma, même si des projets de construction de logements sociaux entrepris en 2012 dorment encore dans  les tiroirs ou se réalisent lentement.

Cette aide est soumise à une condition à laquelle le chercheur est obligé de se soumettre. Dans cette complicité naît un principe pour ne pas dire condition, établie par eux-mêmes. Cette condition est une contrepartie en argent, que le client donne aux démarcheurs pour son ‘’effort’’ fourni.

L’État qui devrait construire des logements sociaux pour abriter les citoyens à moindre coût, n’en fait pas grande chose. La politique du libéralisme économique aidant, les citoyens se substituent à l’État et bâtissent des immeubles et des grandes concessions pour les mettre en location. Mieux que ça, l’État n’a aucun regard sur la mensualité des logements parce que, comme le disait un responsable au ministère de l’Habitat lors d’un entretien réalisé en décembre 2017 : «Les logements de Ratoma appartiennent aux particuliers. Nous n’avons aucun pouvoir sur ces gens. » Les concessionnaires étant les seuls à fixer le prix de leurs logements selon leur humeur, c’est la loi du plus fort qui règne forcément. C’est ce qui fait que les pauvres concentrent la majeure partie de leurs revenus (440 000 GNF du SMIG) dans le logement, à défaut, ils sont expulsés sans préavis parfois même en saison pluvieuse. Les lois concernant les expulsions en  cette période ne sont ni mises en pratique ni respectées.

La société civile a signé des pétitions qu’elle a déposées à l’Assemblée nationale pour réglementer le prix du loyer, mais ces pétitions dorment encore dans les tiroirs de l’Hémicycle. En attendant leur en compte, les populations continuent  de payer le lourd tribut avec les propriétaires de maisons.

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